CAMELIAS
Publié par Jean Thoby dans Articles du Mag le
Article écrit par Jean Thoby, pour le Mag Sud-Ouest, paru en janvier 2013.

Amis de la chlorophylle Bonjour,
Les Camellia font partie des plantes connues tout en ayant régulièrement des rebondissements fantastiques. Son histoire d’abord est controversée.
Introduit officiellement en Angleterre vers 1737,nommé par le botaniste Linné en mémoire au père Kamel, nous avons quelques preuves que des spécimens de Camellia sasanqua ont été introduits par les navigateurs Portugais aux alentours de 1650 !
Dans les pays d’origine, Japon, est Asie, Chine….c’est un genre qui sert depuis des lustres à la fabrication des savons, des huiles de cuisines et de cosmétiques. Les fleurs sont utilisées en beignets et les feuilles du Camellia sinensis servent depuis trois mille ans à faire le Thé.
C’est l’envie des Européens à cultiver du Thé que la plante a été convoitée. Les Chinois très courtois se sont appliqués à donner un autre Camellia ; le japonica, avec lequel nous n’avions aucune chance de faire du thé !
L’exemplaire fut mis en pénitence aux jardins des plantes de Nantes crée par son maire Ferdinand Favre aux alentours des années 1822. Il constata que la plante supportait bien les hivers. De là naquirent les cultures qui envahirent le monde.
Vous aurez remarqué : j’écris Camellia et non Camélia. Ce dernier étant une « francisation » involontaire d’Alexandre Dumas dans son roman « La dame aux Camélias » de1848. Si la Bretagne est connue pour être Le pays aux Camellia, il faut aussi montrer les beaux spécimens qui vivent en Aquitaine. Certains sujets franchissant les 10 mètres de haut ! Sur la côte d’Azur, à Grenoble, à Arles, à Mazamet, à Clermont-Ferrand, dans le Limousin…, ces Tsubaki ( nom en Japonais) deviennent superbes. Aujourd’hui nous dénommons plus de 285 espèces sauvages et plus de 25000 cultivars.
Les coloris vont du blanc pur, au pourpre noir, en passant par le jaune ! Chaque année des nouveautés sont créées partout y compris en Aquitaine, depuis longtemps, par feu Paul Maymou et Jean-Claude Rosmann. Ces cultivars et introductions sont désormais reconnus par la fameuse association ICS (International Camellia Society) Des nouveaux croisements entre des espèces nouvelles donnent des floraisons parfumées de septembre à mai, tout en acceptant, en plus, le plein soleil !
Les Camellia représentent donc bien un végétal d’avenir, y compris en sol lourd, comme plante à palisser ou tout simplement en haie, sans oublier les couvre-sols et les miniatures !
Je vous souhaite une excellente saison au jardin.
À savoir : Si la réputation des Camellia est une plante d’ombre, sachez que de nombreuses nouveautés prospèrent aisément en plein soleil.
S’il est vrai que certains taxons croissent lentement, de l’ordre de quelques millimètres d’autres poussent jusqu’à un mètre par an !
Tous les sols du Sud-Ouest conviennent aux Camellia, il est vrai parfois, avec des amendements de terreau de feuilles, de compost ou de terre de bruyère.
Ils aiment avoir en permanence à leur pied, des feuilles de chênes, platanes…. Cette technique est appelée ‘paillage’ ou ‘mulch’, cela protège efficacement de la chaleur l’été, et du froid l’hiver.
Ils supportent bien la taille, mais elle n’est pas nécessaire. Si cela est impératif, faites-le juste après la floraison.
Au japon, ils sont très utilisés pour faire des bonsaïs, cela veut dire qu’ils supportent bien la taille. Des pieds âgés peuvent ainsi,même s’ils sont pluri centenaires , être déménagés grâce à un élagage appropriée.
Utilisez exclusivement des amendements organiques comme des fumiers compostés, conférant aux plantes une résistance accrue aux aléas climatiques et aux « parasites » tout en protégeant la nappe phréatique.